LE NITROX ET LE SUROX EN PLONGÉE SOUTERRAINE

L’écueil physiologique le plus important qui se pose aux plongeurs est celui de la décompression. Tout le problème provient des diluants comme l’azote ou l’hélium respirés sous pression. Ces gaz se dissolvent dans le sang humain. Durant la remontée, la pression ambiante baisse et le corps du plongeur contient trop d’azote ou d’hélium. Si la remontée est trop rapide, le dégazage est brutal, un peu comme les bulles dans le champagne qui font sauter le bouchon avec force, et le plongeur a un accident de décompression qui peut être très grave (décès, paralysie totale ou partielle…).

Pour éviter ces accidents, les plongeurs suivent des procédures de remontées rigoureuses comportant des arrêts pour éliminer ces gaz en excès : ce sont les paliers de décompression. Lors de certaines plongées, la durée des paliers devient prohibitive. Dans le but d’écourter la durée de la décompression sans nuire à la sécurité, les plongeurs ont commencé à respirer de l’oxygène pur pendant les paliers. Cependant l’emploi de l’oxygène est limité à une profondeur de 6 mètres pour éviter la crise d’hyperoxie. C’est alors que l’idée d’utiliser de l’air enrichi en oxygène est apparue.Ces mélanges sont des compromis : ils permettent de diminuer le pourcentage d’azote et donc d’écourter la durée des paliers ou de les optimiser

NITROX – SUROX

Si les spéléonautes ont découvert les mélanges ternaires dés 1981, l’utilisation des mélanges NITROX a été exceptionnelle avant 1990. C’est à partir de cette date que peu à peu toutes les plongées importantes intègrent le SUROX dans leurs procédures. Il y a deux cas bien différents d’utilisation des mélanges suroxygénés en plongée souterraine : les paliers et la progression en siphon.

L’utilisation des SUROX aux paliers est devenue incontournable en plongée souterraine.

Sachant que nous sommes souvent dans des profils de plongée très aléatoires, le Surox est un atout de sécurité pour une désaturation optimale. Son utilisation n’étant que très rarement destinée à raccourcir les temps de paliers de nos tables, mais plutôt à ajouter à la décompression un facteur de sécurité. Dans notre microcosme chaque équipe à adopté son protocole précis, mais tous font appel au Surox.

La ligne générale consensuelle est l’emploi d’un mélange suroxygéné avec une PPO² se situant entre 1,4 et 1,6 bars tout au long de la décompression.

Ce qui nécessite de nombreuses bouteilles avec des mélanges différents. Notre gamme de Surox s’étale entre 30 et 70 % d’O2 pour une utilisation entre -40 m et la surface.

La progression lors des plongées complexes est toujours un casse-tête pour réussir une bonne décompression. Ce sont les plongées pendant lesquelles le plongeur évolue à des profondeurs variables avec des plongées consécutives ou successives. L’exemple le plus courant est le franchissement de plusieurs siphon au cours d’une exploration. Mais c’est aussi la progression à faible profondeur avant une plongée profonde (Port-Miou 1400 m entre -20 et -40 avant d’arriver à un puits de 150 m). Ou bien encore une plongée à faible profondeur avec un profil en dent de scie. (Bestouan 3000 m à -30 de profondeur maximum). Dans tous ces cas de figure l’emploi des Surox, ou Nitrox pour les anglo-saxons, est un atout de sécurité : il réduit la saturation en gaz inerte, il minimise les effets néfastes des profils en dents de scie, dans le cas des plongées peu profondes, il efface carrément du temps de plongée la progression avec les surox non-saturants.

Marc DOUCHET

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